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Poussés par la misère, 20 000 ouvriers descendent dans la rue. Ils ont
dressé des barricades et sont prêts à l’émeute. Ils veulent changer le
gouvernement, chasser le roi et proclamer la république.
Le 23 février, le roi fait charger la troupe : des centaines
d’hommes et de femmes sont tués. Victor Hugo est là,
impuissant.
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Cette fois, il a choisi : il n’est plus pour le roi ni pour ses amis
royalistes. Il prend le parti de ceux qu’il appellera plus tard
« Les Misérables » : les ouvriers, ceux qui se battent dans les
rues pour changer les choses. Il dit « La misère amène le
peuple aux révolutions et les révolutions ramènent le
peuple à la misère » !
Louis-Philippe 1er est chassé . Il aura été le dernier Roi en
France. Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu de Napoléon
1er devient président de la Deuxième République.
Victor est élu des partis de droite et il tente de convaincre
ses amis politiques de s’attaquer d’abord à la misère. En
vain.
« Vous n’avez rien fait tant que le peuple souffre, tant que l’usure dévore nos
campagnes, tant qu’on meurt de faim dans nos villes. Vous avez fait des lois contre
l’anarchie, faites maintenant des lois contre la misère. »
2 décembre 1851 : Victor Hugo ne peut empêcher Napoléon III de
devenir empereur.
La Deuxième république ne va pas durer longtemps ! Dans l’ombre, son président prépare
un coup d’état : il veut tous les pouvoirs, il veut devenir empereur !
Il envoie les soldats contre les partisans de la république. Comme en 1848, ce sont de
nouveau des milliers de gens dans la rue, ce sont de nouveau des barricades, c’est de
nouveau un massacre.
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Victor Hugo va de barricade en barricade. Rue Tiquetonne, il ramasse le petit corps mort
d’un enfant de 7 ans. Du sang perle sur ses lèvres. La scène lui inspire un poème : « Sur une
barricade ». Il fera de l’enfant le héros d’un roman : ce sera le Gavroche des Misérables.
Sur une barricade
Sur une barricade, au milieu des pavés
Souillés d'un sang coupable et d'un sang pur lavés,
Un enfant de douze ans est pris avec des hommes.
- Es-tu de ceux-là, toi ! - L'enfant dit : Nous en sommes.
- C'est bon, dit l'officier, on va te fusiller.
Attends ton tour. - L'enfant voit des éclairs briller,
Et tous ses compagnons tomber sous la muraille.
Il dit à l'officier : Permettez-vous que j'aille
Rapporter cette montre à ma mère chez nous ?
- Tu veux t'enfuir ? - Je vais revenir. - Ces voyous
Ont peur ! Où loges-tu ? - Là, près de la fontaine.
Et je vais revenir, monsieur le capitaine. - Va-t'en, drôle ! -
L'enfant s'en va. - Piège grossier !
Et les soldats riaient avec leur officier,
Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle
Mais le rire cessa, car soudain l'enfant pâle,
Brusquement reparu, fier comme Viala,
Vint s'adosser au mur et leur dit: Me voilà.
La mort stupide eut honte, et l’officier fit grâce.
L’année terrible 1871
11 décembre 1851 :
Louis Napoléon a réussi son coup d’État : il devient Napoléon III. La république est morte.
Ceux qui la soutenaient sont pourchassés. Victor Hugo doit s’enfuir. Il quitte la France
pour la Belgique sous un faux nom : « Lanvin, ouvrier typographe ».
1851 – 1870
Il part ensuite pour l’île anglo-normande de Jersey mais Napoléon III fait pression sur la
reine Victoria pour qu’il en soit expulsé. Finalement, il achète « Hauteville House », une
grande maison dans l’île voisine de Guernesey. Propriétaire, il paie en impôt 2 poules par
an, et personne ne peut plus le chasser.
Il habite là avec sa femme Adèle ; avec Charles, son fils aîné qui fait de la photographie ;
avec Victor, son fils cadet qui traduit Shakespeare ; et avec Adèle, sa fille cadette qui
s’ennuie et joue du piano.